#2 Ambre – 5ème rang

Le projet propose une belle richesse dans l’interaction et la coexistence entre les différents programmes et leurs usagers. Ce principe s’exprime par la capacité du projet à former un ensemble architectural cohérent tout en offrant une grande faculté d’imbrication des multiples types de logements.

L’articulation du volume d’angle, en lien avec le gabarit du bâti existant de la rue des Falaise, confirme la
valeur de l’îlot et le lien du nouveau projet avec son contexte. Le bâtiment possède deux visages: l’un
vers le sud marqué par une cascade de trois terrasses successives, et l’autre vers la promenade du Rhône
qui donne à voir une volumétrie compacte et urbaine. L’expression des façades se veut représentative d’un mode de vie communautaire où les échanges entre intérieur et extérieur sont marqués par de profonds retraits. L’accès à la cour est garanti par deux passages couverts depuis la promenade du Rhône.

La majorité des espaces communs se situent au rez-de-chaussée. Ils se composent de deux salles communes avec un noyau de service commun, une buanderie, une série de chambres d’amis réunie sous forme de pension, un café-restaurant, une arcade commerciale et un espace santé. Chaque surface d’activité dispose d’un accès indépendant permettant l’accueil d’un public externe au bâtiment, et laissant envisager des synergies intéressantes à l’échelle du quartier. Le jury regrette la représentation trop schématique de la cour et s’interroge sur les qualités de son fonctionnement.

Les espaces de circulations sont multiples et variés. Ils profitent d’un apport de lumière naturel et créent des espaces propices aux échanges de voisinage. Deux cages d’escaliers permettent d’accéder à tous les appartements par des coursives. Celles-ci sont orientées vers le Rhône aux 2e, 4e et 6e étages, ainsi que sur la cour aux 1er et 7e étages, mais aussi aux
3e et 5e étages de manière partielle. Les espaces de déambulation traversent tout le bâtiment et proposent des extensions de paliers avec des espaces extérieurs communautaires. Ces derniers se matérialisent parfois sous forme de loggias en double hauteur (escalier est aux 1er, 3e et 5e étages) ou par des prolongements vers des terrasses extérieures communes (1er et 5e étages). Le jury relève l’attention portée à donner un cadre à la diversité social mais doute de la complexité engendrée par ce réseau de circulation trop entremêlé. De plus la réglementation genevoise proscrit le positionnement de chambres sur les espaces communs, mettant en crise le fonctionnement de la terrasse du 1er étage.

Tous les appartements sont traversants, répondant ainsi de manière judicieuse à la spécificité du contexte urbain et à la profondeur du bâtiment. Les typologies se déclinent selon les besoins de chaque groupe de coopérateurs autour d’un espace central. Le projet propose un panachage entre les petits appartements familiaux et les grands appartements communautaires dans un rythme d’un étage sur deux. Les clusters et les appartements pour les étudiants (1er, 3e et 5e étages) s’intercalent entre les petits appartements
(2e, 4e et 6e étages). Les appartements en duplex sont disposés en attique et dans le volume de transition de la rue des Falaises. Le jury s’interroge sur le dimensionnement de l’espace central dont l’utilisation n’est pas toujours convaincante. La démultiplication des sas est appréciée pour créer une zone de transition entre espaces communs et privatifs mais leur répartition augmente malheureusement le nombre de salles d’eau de façon excessive. Dans les petits appartements, le jury n’est pas convaincu de la pertinence du positionnement des espaces de nuit dans des niches au centre de l’appartement et sans jour direct.

L’approche structurelle avec des porteurs ponctuels semble pouvoir offrir une grande flexibilité, cependant le décalage des trames et la gestion de l’angle du bâtiment ne semblent pas être entièrement résolus. En outre, le jury regrette la faiblesse de l’attention portée aux aspects du développement durable.

Voir le projet