#8 Travelling – 2ème rang

Le projet propose par l’implantation d’un volume rectiligne (huit étages plus attique) en avancée sur l’alignement existant le long du sentier des saules un «ilot entr’ouvert» avec une grande cour-atelier de forme libre et végétalisée, accessible depuis la rue des Falaises.

Les parties les plus publiques du programme, comme les commerces, la halte garderie et les salles communes, se trouvent au rez de chaussée côté Rhône. Le retrait de leurs vitrines crée un premier seuil sous la forme d’une terrasse linéaire proposant une perméabilité vers la cour. Cet appel est amplifié par les mutations des programmes, de commerces en ateliers, en générant ainsi une progression par seuils successifs vers la cours-atelier. d’autres programmes plus liés à la vie propre de l’immeuble comme la buanderie, le pavillon vélos, la salle commune et la terrasse des voisins, colonisent la cour et ses abords et nourrissent les activités et les échanges sociaux entre habitants de l’immeuble.

Les principales entrées de l’immeuble se situent également dans cette cour, complétée par un accès au nord et celui du parking à l’ouest coté Falaises. deux cages d’escalier-ascenseur à l’est et à l’ouest relient une rue intérieure en double hauteur, véritable espace de rencontre entre voisins. Rythmée par des volumes-escaliers et des « vides-lanterneaux », cette rue intérieure offre l’accès au grands appartements familiaux Codha en duplex au nord (5-6 pièces)
et au plus petits (3-4 pièces) simplex au sud. Les appartements d’étudiants Ciguë et les cluster Codha, profitent autant de leur positionnement à l’angle du bâtiment que de l’avancée sur le Rhône, et développent de véritables maisons dans la maison, en valorisant leur orientation sur trois façades.

Les typologies proposées témoignent de qualités spatiales et organisationnelles, soit au travers de leurs transversalités et de leurs «vides-lanterneaux» internes, dans le cas des duplex, de leur orientation sur cour dans le cas des simplex, et de leurs grandes cuisines-terrasses toutes orientées au sud sur cour, et dans le cas des «maisons» clusters et étudiants, de leur orientations multiples en faisant de véritables maisons dans la maison.

Dans tout le bâtiment sur les huit étages plus attique, les auteurs proposent de faire vivre et d’enrichir la cohabitation au travers de programmes collectifs,
en plaçant trois salles sur double hauteur et une terrasse pour étudiants, réparties à proximités des escaliers de distribution.

L’expression architecturale cherche une rationalité dans la façade au travers d’un système tournant de bandeaux en béton et d’un remplissage non-porteur d’éléments en verre ou opaques, permettant de maximiser les entrées de lumière. La structure poteaux–dalles avec quelques lames sismiques est rationnelle et économique.

Le jury souligne la qualité de l’approche coopérative et la forte sensibilité démontrée par les auteurs au contexte programmatique du projet, notamment par la définition précise, juste et sensible des espaces communs du rez, de la cour et des paliers.

Si l’implantation du volume rectiligne semble tout
à fait cohérente, son avancée côté rhône et le traitement indifférencié de l’entier des façades, ne convainc pas complétement le jury d’un point de vue urbanistique.

Si le principe de la rue intérieure et la richesse typologique qu’il permet est apprécié, le jury à des doutes quant à la réelle qualité des atmosphères proposées, puisque mise à part le 8ème étage, les autres niveaux seront privés de lumière naturelle dans cet espace distributif commun.

La typologie en duplex suscite elle aussi des doutes de la part du jury, notamment quant aux restrictions d’accessibilité qu’elle impose. Elle interroge également quant aux réelles plus-values spatiales qu’elle propose, par exemple, concernant l’espace placé à l’étage devant les «vides-lanterneaux» et desservant tout à la fois cuisine, séjour et salle d’eau, sans pourtant offrir une habitabilité ou un apport de lumière vraiment probant.

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